Enrico CHALLIER

Biographie

Né en 1974 en Italie où il a passé son doctorat en Sciences Politique

Il vit et travaille en Val Chisone

Je pense que peu choses au monde sont plus belles qu’un arbre tout seule au sommet d’une colline. La silhouette hiératique, mais en mouvement perpétuel, d’un arbre a le pouvoir de m’émouvoir. Encore aujourd’hui, toujours. Depuis que j’étais un enfant j’ai observé, en silence, les arbres. Depuis lors, je les ai aimés de plus en plus et de cet amour profond vient le choix conscient de leur confier mon art.
Ils sont le matériau parfait parce qu’ils choisissent toujours la verticalité ; ils peuvent se pencher, se courber et peut-être même se casser mais ils cherchent toujours d’aller vers le haut. Parce que monter, s’élever, regarder le ciel est la mission de leur vie, est la loi primordiale qui est enfermée dans leurs cellules et c’est la même loi qui anime mon art.
Si nous nous permettons de créer, on est responsable de ceux qu’on créons, jusqu’au bout. Un vrai artiste peut dévoiler des vérités mystiques et, je crois, il doit professer sans cesse la recherche de la beauté, parce que la beauté seule nous sauvera.
Ne pas fermer les yeux devant la réalité mais la transformer, comme la matière des arbres est transformée dans mes sculptures. Un dialogue dense entre le tronc devant moi, immobile mais jamais inerte, et moi même. Suivre les lignes, les nœuds, les veines du bois et les harmoniser avec l’élégante sinuosité des courbes ou l’acérée tension des angles pour exalter la figure humaine, encore toujours – mais jamais assez – explorée.
Matériau corruptible est le bois, juste comme la nature humaine. Corruptible mais ferme. Et dans son être non immuable réside sa force, parce que la force de l’être humain est la même.
Je sculpte le bois parce que c’est ce que j’aime le plus dans la vie. Je sculpte parce que je ne peux m’en empêcher ; je suis sculpteur et j’ai une vision sculpturale de la vie. Ce qui est superflu tombe au sol, inutile, comme les copeaux des bois sous les coups de mon ciseau.
Je sculpte par Amour. J’aime pour sculpter.

Enrico Challier